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72ème session annuelle du Comité exécutif du Programme de l'UNHCR: la Déclaration de S.E.M. Alpha Barry


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La 72ème session annuelle du Comité exécutif du Programme du Haut-commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR) s'est ouverte ce mardi 05 octobre à Genève, en Suisse, en présence de S.E.M. Alpha Barry, le chef de la diplomatie, à la tête de la délégation du Burkina Faso qui compte également dans ses rangs la ministre Laurence Marchal Ilboudo. La déclaration du ministre Barry à la tribune de cette assemblée, ci-dessous:

Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs,

Je voudrais à l’entame de mon propos vous adresser, tout d’abord, le salut fraternel du Gouvernement et du peuple burkinabè, profondément attachés aux valeurs universelles de solidarité et d’équité dans un monde de plus en plus confronté à des défis de tous genres.

Monsieur le Président,

Permettez-moi également de vous exprimer les encouragements personnels du Président du Burkina Faso, Son Excellence Monsieur Roch Marc Christian KABORE, ainsi que son attachement à ce cadre multilatéral d’échanges sur les préoccupations communes et spécifiques de nos populations vulnérables.

Je remercie le Haut-Commissaire pour sa déclaration liminaire qui met en lumière l’engagement fort apprécié du HCR aux côtés de nos Etats dans la protection et l’assistance des réfugiés, des demandeurs d’asile, des apatrides et les déplacés internes.

C’est le lieu de souligner que les actes terroristes qui constituent une menace à la paix et à la sécurité internationale, les atteintes aux droits humains ainsi que la crise sanitaire liée au coronavirus, continuent de fragiliser nos économies et nos populations.

Cette situation s’en trouve durement ressentie par les Etats aux ressources limitées comme le Burkina Faso en tant que pays d’accueil, de transit et de retour des déplacés forcés, qui accueille sur son territoire près de 22 900 réfugiés de diverses nationalités.

Au plan interne, la crise humanitaire demeure préoccupante avec des attaques terroristes répétitives et des incidents sécuritaires qui entrainent une recrudescence du nombre des personnes déplacées internes évalués à plus d’un million de personnes.

Face à cette situation, le Gouvernement burkinabè a mis en place avec l’accompagnement de ses partenaires bilatéraux et multilatéraux un plan d’urgence ciblé pour la région sahélienne, un plan de réponse humanitaire révisé ainsi qu’un plan de riposte à la Covid-19 et de relance de l’économie, dont la mise en œuvre nécessite un financement de deux milliards cinq cents millions (2 500 000 000) de dollars US, pour fournir une assistance vitale aux plus démunis jusqu’en 2021.

Par ailleurs, des initiatives collectives dont la Table ronde sur le Sahel central tenue le 20 octobre 2020 a permis l’annonce d’un milliard sept cents millions (1 700 000 000) de dollars US par les partenaires.

Notre priorité à travers toutes ces initiatives est d’œuvrer sans relâche à une meilleure protection de l’ensemble des réfugiés et personnes déplacées et à trouver des solutions idoines par des actions s’inscrivant dans les plans et programmes nationaux de développement et d’urgence.

Ce dispositif national participe de la prise en charge des couches sociales vulnérables en leur garantissant des conditions favorables et équitables d’accès aux services sociaux de base, d’autonomisation et de sécurité physique et juridique.

Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs,

Je voudrais, au nom du Gouvernement du Burkina Faso, saluer les actions de la communauté internationale pour le soutien dont mon pays a déjà bénéficié dans la gestion de cette crise humanitaire. Une gestion qui se fait avec beaucoup d’engagement et de détermination par la Ministre chargée de la Solidarité Nationale et de l’Action Humanitaire, Madame Laurence Hélène Marchall qui est ici présente dans cette salle avec moi.

Toutefois, au-delà de cet élan de solidarité, de nombreux efforts restent à accomplir pour accélérer l’amélioration des conditions de vie des populations, notamment sur les grandes questions de la migration et de la sécurité.

En effet, sur le plan sécuritaire, de nombreux défis demeurent, notamment dans la bande sahélo-saharienne, où les menaces terroristes demeurent et se complexifient. Sur le plan de la migration, on continue d’enregistrer de nombreuses victimes du fait de la clandestinité du phénomène.

La persistance de ces fléaux nous interpelle sur notre responsabilité commune dans la lutte pour leur éradication. Il est plus que jamais urgent de conjuguer nos efforts, en mettant l’accent sur les mesures préventives et en nous attaquant aux causes profondes, à savoir les facteurs favorisants que sont notamment l’extrême pauvreté, le chômage des jeunes, le déni de droit et de justice.

C’est pourquoi, nous appelons à plus de solidarité internationale conformément au principe de la responsabilité partagée inscrit dans le Pacte mondial pour les réfugiés.

C’est l’occasion pour le Burkina Faso d’exprimer sa profonde reconnaissance au Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés et à tous les partenaires bilatéraux et multilatéraux dont les contributions multiformes aux efforts de sécurisation de mon pays sont inestimables.

Mesdames et Messieurs,

En vue de renforcer la sécurité et la protection des droits humains de l’ensemble des personnes vivantes sur le territoire burkinabè, un certain nombre de mesures ont été prises par le Gouvernement.

Il s’agit entre autres :

• de l’accord pour l’ouverture d’un Bureau du Haut-commissariat des Nations Unies aux Droits de l’Homme au Burkina Faso ;

• de l’ouverture d’enquêtes pour les cas présumés de violation de droit humains ;

• du regroupement de tous les réfugiés maliens vivant dans la région du Sahel du Burkina Faso, notamment dans le camp de Goudébo afin de leur assurer une meilleure protection et le respect du caractère civil et humanitaire de l’asile, notamment par la mise en œuvre du rapatriement volontaire facilité, sécurisé et dans la dignité de ces réfugiés dès que les conditions le permettent.

Ces mesures prévues dans l’Accord tripartite signé entre le Burkina Faso, la République du Mali et le HCR sont régulièrement évaluées lors des sessions de la Commission Tripartite créée à cet effet.

La dixième session de cette Commission qui s’est tenue les 11 et 12 août 2021 à Ouagadougou a été l’occasion pour les trois Parties de discuter sur l’amélioration des conditions pour le retour facilité et sécurisé des réfugiés maliens ainsi que l’étude de la possibilité d’étendre les bénéfices de l’Accord Tripartite aux Burkinabè Refugiés au Mali.

Monsieur le Président,

La gestion des flux migratoires et les déplacements forcés de populations nécessitent des actions concertées. A cet effet, un document de procédures standard pour l’identification et le référencement des demandeurs d’asile a été consenti entre notre pays, l’UNHCR et l’OIM pour une meilleure coordination dans la prise en charge et l’orientation des demandeurs d’asile.

Nonobstant les actions entreprises pour faire face au phénomène de l’apatridie, le risque de voir le fléau apparaitre au Burkina Faso est une réalité au regard du nombre croissant des personnes déplacées internes et de la position géographique du pays qui fait de lui une zone de transit et d’accueil de déplacés forcés.

A cet effet, le Gouvernement s’attèle à la mise en œuvre des engagements pris lors de l’EXCOM 2020 qui a permis d’élaborer un projet de loi relatif au statut des apatrides.

En outre, la déclaration de Bamako de protection et de solutions dans le cadre des déplacements forcés au Sahel a permis l’adoption et la signature de son plan à Genève par les pays du G5 Sahel à l’occasion de la 70ème session de l’EXCOM. Ce plan a permis l’adoption d’une position commune en vue de l’efficacité de l’action humanitaire et d’une approche régionale des questions humanitaires reposant sur le partage de valeurs et de principes communs.

La mise en œuvre de ce plan d’action permettra sans doute de réunir des conditions optimales d’accueil et de retour des réfugiés dans les pays de la région. Le Burkina Faso se réjouit d’avoir achevé le processus d’élaboration de son plan d’actions national ce 28 septembre 2021.

Monsieur le Président,

Pour terminer je tiens à exprimer la gratitude et la reconnaissance du Gouvernement burkinabè à l’ensemble des acteurs humanitaires, spécialement au Haut-Commissaire, pour son plaidoyer constant et implication personnelle et continue dans la mobilisation de ressources additionnelles en faveur des pays de la région du sahel.

Et vous me permettez de citer les visites du Haut-Commissaire Philipo Grandi au Burkina Faso en janvier 2020 ainsi que celle de l’envoyée spéciale Angelina Jolie en juin dernier à l’occasion de la célébration de la Journée Mondiale du Refugié.

Je salue particulièrement la Représentation du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés au Burkina Faso pour les efforts consentis et l’accompagnement du gouvernement dans la gestion de la crise humanitaire, la prévention de l’apatridie et dans la lutte contre la COVID 19.

Nous sommes convaincus qu’avec le concours de tous et mus par l’esprit de solidarité et de partage, nous pourrons instaurer la paix, la sécurité, la justice et parvenir au développement pour le bonheur de nos populations.

Je voudrais terminer par cet appel à tous les partenaires au développement du Burkina Faso pour la Table ronde pour le financement de notre Plan National de Développement Economique et Social, PNDES II 2021-2025 qui se tiendra les 2 et 3 décembre prochain à Bruxelles en Belgique.

Je vous remercie.


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