Reconstitution des ressources de l’IDA: le sommet des chefs d'Etat a abouti à une déclaration dite d'Abidjan.
Le président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré et une dizaine de ses pairs du continent ont tenu ce jeudi 15 juillet une réunion de haut niveau pour la « reconstitution ambitieuse » des ressources de l’Association internationale de Développement (IDA).
Le président Alassane Ouattara, l'hôte du sommet, a rappelé le devoir de solidarité de la communauté internationale vis-à-vis de l'Afrique, qui a observé « une contre performance » jamais réalisée dans son histoire économique.
Une chute du taux de croissance de plus de 6% à moins de 2%, 40 millions de chômeurs, 32 millions de personnes plongées dans l'extrême pauvreté, tel est le passif de cette crise de la Covid. Pour le chef de l'Etat ivoirien, « il est totalement injuste que les pays africains soient limités dans leur financement par des plafonds de déficit qui sont totalement irréalistes au regard de la lutte contre le terrorisme et de la pandémie que nous vivons ».
Le directeur des Opérations de la Banque mondiale Axel Van Trotsenburg, a estimé que le rendez-vous d'Abidjan vise à trouver un modus vivendi sur le soutien de la Banque au continent, au regard des exigences de développement. « Nous sommes là pour écouter votre vision et votre ambition », a-t-il déclaré à la tribune du sommet.
Pour le président de la commission de l'Union africaine, Moussa Faki Mahamat, cette vision et cette ambition se résument en une phrase : la « transformation de l'IDA en une association inclusive pour le développement de l'Afrique.
Le directeur général de la Société financière internationale (SFI), a, lui, invité à « revisiter nos modèles de développement » notamment par le lancement d'un « dialogue plus soutenu entre les secteurs public et privé pour créer des chaînes de valeur » et booster ainsi l'essor économique du continent.
Le sommet de ce 15 juillet au bord de la lagune ébrié a été sanctionné par une déclaration dite d'Abidjan qui appelle à « un soutien accru au continent, en vue de mieux se reconstruire après la crise découlant de la pandémie de la Covid 19 ».
Les chefs d’Etat ont en outre « exhorté les donateurs de L'IDA à soutenir une reconstitution ambitieuse et importante des ressources de l'IDA20 ».
Pour leur part ils se sont engagés à « travailler à améliorer significativement notre capacité d'absorption des ressources pour une exécution diligente des projets et programmes ». Ils se sont également engagés « à poursuivre les efforts de mobilisation des recettes fiscales, et à utiliser de façon transparente et efficiente, les ressources mobilisées, tout en renforçant la gouvernance ». Pour le président du Faso Roch Marc Christian Kaboré, « Nous sommes dans un développement déséquilibré, où dans cette crise, d'autres pays ont eu des centaines de milliards de dollars pour sortir de la crise sans trop de casse, et sont même dans leur reconstruction. L'Afrique par contre n'a pas eu cette possibilité. Cette injustice doit se réparer dans une sorte de solidarité, que nous devons avoir ensemble au plan mondial. On espère que le message est bien compris (...) Il est important que tout le monde le sache, et que nous puissions travailler dans le sens d'un meilleur équilibre des uns et des autres »
En attendant, la nécessité de pose de mobiliser 100 milliards de dollars US avant la fin de l'année pour les trois ans à venir, dans cette quête de reconstitution des ressources de l’IDA, pour notamment aider les pays du continent africain à faire face à la crise multidimensionnelle engendrée par la pandémie.
Source: Direction de la communication de la présidence du Faso